LES PHARES DE PENMARC'H

La pointe de Penmarc'h est indiquée aux marins par un feu depuis le Moyen-Age.
De la tour à feu au Phare d'Eckmühl, plusieurs "phares" se sont succédés.


Le site des deux phares

La tour saint pierre

La tour à feu carrée ou tour Saint Pierre qui est accolée à la chapelle Saint-Pierre date du Moyen-Age. Solidement bâtie, elle était une défense du port de Saint Pierre et faisait office de sémaphore-mirador pour prévenir de l'arrivée des pirates et autres Anglais... Elle servit de tour à feu jusqu'à la fin du XVIème siècle.

En 1793, c'est la construction du "Phare de la Liberté" ou "Phare de l'An II" qui est entreprise. Ce Phare doit faire 22 mètres et son feu fonctionner au charbon. La construction est arrêtée un an plus tard, faute de moyens. Seule la base du phare (6 mètres) est alors bâtie (On voit cette base sur la lithographie ci-dessous). Ses pierres seront utilisées pour construire celui que l'on appelle aujourd'hui l'Ancien (Le Petit) Phare.

Lithographie de Jugelet


La construction d'un phare à la pointe de Penmarc'h est toujours nécessaire. C'est pourquoi en 1831, après plus d'un siècle d'interruption, la Tour Saint Pierre retrouve sa vocation de tour à feu pour quelques années, en attendant l'achèvement d'un nouveau phare prévu pour 1835. La tour est alors équipée d'un feu tournant, constitué de 4 lampes à huile et quatre réflecteurs, mis en rotation par un système d'horlogerie.

En 1860, un sémaphore "moderne" est construit accolé à la tour Saint Pierre, en lieu et place du feu (!) "Phare de la Liberté". Il remplace donc le sémaphore de la Tour Saint Pierre. Ce sémaphore sera sur-élevé en 1905. 

Enfin, en 1897, la Tour Saint Pierre retrouvera un toit et sera aménagée pour recevoir un homme d'église.


Le sémaphore, la Tour à Feu et La chapelle St Pierre

La Tour à Feu

Le Petit phare

La construction de celui que l'on appelle aujourd'hui l'Ancien (Le Petit) Phare est commencée en 1831. Il n'utilise pas l'embase du "Phare de la Liberté" (An II) mais utilise ses pierres !

Ce nouveau phare est construit à l'est de la chapelle Saint Pierre qui pour l'occasion a été raccourcie de moitié (!) afin de pouvoir "loger" le phare et son enceinte...

Le 20 novembre 1835, le feu provisoire de la Tour Saint Pierre est remplacé par un feu porté par un nouveau phare de 38 mètres de hauteur. Ce feu, mis en mouvement par un mécanisme d'horlogerie, est contitué d'une lanterne à huile, dont le flux lumineux est amplifié par 16 lentilles de Fresnel. Le nouveau phare a une portée de 22 milles.

Ce phare a été construit sous la surveillance de l'ingénieur en chef Goury, assisté des ingénieurs de Kermel, ingénieur en chef des ports, et Le Martel-Préville, ingénieur ordinaire.


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Evolution des « phares » de la pinte de Penmarc'h
Photo montage de Jl Guégaden sur base CPA © Andrieu

Le grand phare

Par testament en date du 2 février 1885, Madame Adelaïde-Louise Davout, marquise de Blocqueville, léguait une somme de 300 000 francs afin de "racheter" la mémoire de son père, le maréchal d'Empire Louis-Nicolas Davout, duc d'Auerstaed et prince d'Eckmühl qui avait acquis ses titres sur les champs de bataille Napoléoniens. 

Cette somme devait être consacrée a l'édification d'un phare sur un point particulièrement dangereux des côtes Françaises. Penmarc'h fut choisi pour cette raison.

Bâti en granit de Kersanton et paré de porphyre pour l'intérieur, ce phare haut de 65 mètres de hauteur (307 marches) est équipé d'un éclairage électrique à lentille d'une puissance de 36 millions de bougies et d'une portée de 100 milles.

L'inauguration du phare d'Eckmühl a lieu le 17 Octobre 1897, au son des binious jouant la Marseillaise (!) et après une construction de presque quatre ans.


Le coût de la construction fut presque doublé et le complément assuré par l'État.

Le phare et toutes ses dépendances sont inscrits aux Monuments Historiques le 26 Septembre 2005.


La lanterne à lentilles de Fresnel
L'escalier

Le générateur électrique