CREATION DE LA STATION DE KERITY

La station de Kérity-en-Penmarc'h est créée le 25 Novembre 1868.
Après le quart du XXème siècle, la mise en service du canot à moteurs Vice-Amiral-Duperré au Guilvinec et l'équipement des chaloupes de pêche avec des moteurs au Sud immédiat de la Pointe de Penmarc'h, réduisit la pertinence et l'activité de la station de Kérity au sein de l'organisation du sauvetage local.
La station de Kérity-en-Penmarc'h est fermée en Juillet 1947.


L'ABRI DE LA STATION DE KÉRITY EN PENMARC'H

Emplacement de l'abri de la station de sauvetage de Kérity © Maës-Hélias


Abri du canot de sauvetage de Kérity © Rivière-Bureau


Équipage du "Comte et comtesse Foucher de Saint-Faron"

Les marins devant l'abri de Kérity


Vue extérieure

Coupe intérieure


Le bâtiment-abri est construit en face de la "plage" du port de Kérity, sa porte principale tournée vers la mer, vers le sud.

L'intérieur de l'abri mesure 12,25 m par 5,60m afin de contenir une large longueur de canots, tels les canots de 9,78 et 10,10 m qui seront utilisés à Kérity.
Les murs font 4 mètres de haut et comportent 4 fenêtres (1) vitrées protégées par des volets battants à persiennes.
Le pignon nord comporte une porte de service (2), dont les 3 clefs sont confiées à 3 personnes différentes, indiquées sur la porte. L'une de ces clefs sera donnée au patron, et les autres aux deux personnes désignées par le comité local. 
Le pignon sud comporte une grande porte (3) large de 3,50 m permettant l'entrée-sortie du canot monté sur son chariot.
Le haut des deux pignons comporte chacun une petite fenêtre sans carreau (4) fermée par de petits volets à persiennes fixes, permettant d'assurer la ventilation de l'abri.
Le sol de l'abri est en béton creusé de guides pour les roues, afin de faciliter le bon placement du chariot lors de son remisage. 
Au fond de l'abri, de chaque côté de la porte de service, on trouve deux armoires (5) consacrées au rangement de matériel, particulièrement la boîte à outil et la boîte à pharmacie. La boîte à outils est une boîte à compartiments contenant du plomb laminé, de la toile à prélart, douze goupilles en fer, deux marteaux, trois ciseaux à bois, un ciseau à froid, un sac à main, un tournevis, un épissoir en fer, une tenaille, une lime, une clef anglaise, trois poinçons de voilier, trois vrilles, un bidon d'huile d'olive, une boîte à graisse, du coton pour mèches, des clous en cuivre et en fer, des vis en fer, des crampes.Un fanal à bougie, situé au-dessus de chaque armoire contribue à l'éclairage de nuit (6). Au-dessus de la porte de service, prend place un tableau récapitulatif (7) de toutes les sorties effectuées par le canot de sauvetage, le nom du navire sauvé, etc... Entre les deux fenêtres sont accrochés sous des étagères, les 12 gilets de sauvetage de l'équipage (8), en position "prêt à l'enfilage". Les étagères supportent aussi toutes sortes de matériels de rechange, tels poulies, filins et bouts, grappins, seaux, dames de nages etc... ainsi que pots de peintures et pinceaux.
Un demi-plafond permet  (9) de stocker avirons et agrès de rechange tandis que les avirons en service sont stockés sur des supports fixés le long des murs. Deux bacs à eau douce  (10) sont utilisés pour le rinçage des voiles et gilets, notamment, qui sont ensuite pendus au plafond pour séchage.

Le bâtiment abrite également un étui en fourrure pour envelopper le canot ainsi qu'un taud en toile huilée pour le recouvrir ; trois chantiers à rouleaux pour halage du canot à terre, et garnis de traverses en bois pour les empêcher de s'enfoncer dans le sable mouillé ; un chantier à rouleaux disposé sur une plaque tournante pour faire changer de direction au canot lorsqu'on le hale à terre  ; un vérin et sa barre. 


CANOTS "COMTE ET COMTESSE FOUCHER DE SAINT FARON"

Deux canots de sauvetage se sont succédés à Kérity. Le premier offert par le Comte et la Comtesse Foucher de Saint-Faron, le second par madame veuve Comtesse Foucher de Saint-Faron.

Le premier canot de sauvetage porte le nom de "Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron" généralement appelé Comte Foucher. Commandé le 29 novembre 1867, il est construit durant l'année 1868 par les chantiers Augustin Normand au Havre qui porte le n° de chantier 15. C'est un canot en bois, à redressement, de 9,78 m, 2,25 m de large, 0,915 m de creux, caisses à air en bois, 10 avirons. Les essais ont lieu en septembre et la livraison en novembre 1868.


Le canot "Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron" remonté après une sortie © JL Guégaden


En 1900, il est remplacé par le "Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron" deuxième du nom. Il est encore construit par les chantiers Augustin Normand, Au Havre. C'est un canot en bois, à redressement, de 10,10 m, 2,27 m de large, 0,975 m de creux, caisses à air en cuivre, 10 avirons, qui porte le n° de chantier 78. Commandé en 1899, il est construit durant l'année 1900. Les essais ont lieu en fin novembre et la livraison le 21 avril 1900. (voir page suivante 1900-1910)


Le canot "Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron II" échoué après le naufrage du 23 mai 1925
© L'Illustration



M. et Mme FOUCHER DE SAINT-FARON généreux donateurs des canots « COMTE ET COMTESSE FOUCHER DE SAINT-FARON »

Mme la Comtesse Jeanne-Pierre Julie Fort (1827-1914) épouse en 1871 M. le Comte Philippe Edmé Ernest Foucher de Saint-Faron (1809-1888), notaire et maire du IXème arrondissement de Paris.

Après le décès de son mari en 1888, la Comtesse Julie Foucher de Saint-Faron consacre une partie de ses rentes à l'oeuvre du sauvetage en mer en mémoire de son mari.

Ainsi, Mme la Comtesse Julie Foucher de Saint-Faron a doté la SCSM de plusieurs canots de sauvetage.
De plus, elle faisait don chaque année d'une importante somme d'argent consacrée à l'entretien de jusqu'à sept canots de sauvetage (année 1912), au secours aux veuves et orphelins des canotiers ainsi qu'aux prix et médailles accordés aux sauveteurs jusqu'en 1914, date de son décès...

Canots offerts par le Comte et la Comtesse Foucher de Saint-Faron :

"Saint Thomas et Saint Joseph de Saint-Faron" canot de 9,78 m, (1866- 1912) affecté à la Station de Granville.

"Saint Ernest et Sainte Suzanne de Saint-Faron" canot de 9,78 m, (1867-1896) affecté à la Station de Portsall (Sera ré-affecté à la Station du Grau du Roi-Agde (1897-1905))

"Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron" canot de 9,78 m, (1868-1900) affecté à la Station de Kérity en Penmarc'h (Sera ré-affecté à la Station de Quiberon (1911-1947))

"Saint Philippe et Sainte Jeanne de Saint-Faron" canot de 9,78 m, (1878-1914) affecté à la Station de St Marc-sur-mer

Canots offerts par la Comtesse Julie Foucher de Saint-Faron :

"Sophie - Jeanne de Saint-Faron" canot de 9,78 m, (1889-1914) affecté à la Station de Barfleur

"Sainte Madeleine et Sainte Victoire de Saint-Faron" canot de 10,10 m, (1894-1949) affecté à la Station de l'Ile de Batz

"Comte et Comtesse Foucher de Saint-Faron" canot de 10,10 m, (1900-1947) affecté à la Station de Kérity en Penmarc'h (Deuxième du nom)

"Saint Ernest et Sainte Suzanne de Saint-Faron" marinière à fond plat, (1905-1939) affecté à la Station du Grau du Roi-Agde (Deuxième du nom)


MARINS SAUVETEURS OU DOUANIERS ?

Kérity habritait une station SCSN et un Poste des Douanes. Les Douaniers et les Marins Sauveteurs avaient chacuns leur domaine d'intervention : Les Marins Sauveteurs et leur canot de sauvetage en mer (forcément) et les Douaniers à terre : Quand un bateau faisait naufrage, le canot de sauvetage allait à son secours. Pour peu que le navire en perdition arriva à la côte, c'étaient les Douaniers qui prenaient le relais. Ainsi, ce sont ces derniers qui intervinrent pour la sauvetage de l'Antoinette.


Intervention du canot des Sauveteurs en Mer

Intervention des Douaniers par va-et-vient


LE POSTE DES DOUANES DE KÉRITY

Lors de l'inauguration de la station de Kérity en Novembre 1868, M. l'Inspecteur a saisi l'occasion de son voyage pour organiser les deux porte-amarres de Kérity et de Plovan, et exercer les douaniers à la manoeuvre de ces engins.

Le poste de douanes comprend principalement deux types d'équipements de secours : Le fusil et le canon lance-amarres en vue de gréer un va-et-vient entre la terre et le navire en perdition.



Deux types de fusils sont utilisés pour lancer des flèches Delvigne en bois : Le Fusil de rempart et le Mousqueton de gendarmerie.

Fusil de rempart

Mousqueton de gendarmerie

Flèche Delvigne pour fusil ou mousqueton


Deux types de canons sont utilisés pour lancer des flèches Delvigne en bois ou en fer :
Principalement le canon lance amarre de type Perrier et, dans une bien moindre mesure, le canon-mortier Mamby d'origine anglaise.


Canon Perrier

Canon-mortier Mamby